Les Paralympiques, étape cruciale pour la médiatisation des athlètes mais pas le bout du chemin

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Les Paralympiques, étape cruciale pour la médiatisation des athlètes mais pas le bout du chemin

Nantenin Keïta à côté de Florent Manaudou à Marseille le 8 mai.
Nantenin Keïta à côté de Florent Manaudou à Marseille le 8 mai.LUDOVIC MARIN/AFP
Les Jeux paralympiques devraient confirmer l'intérêt accru des médias et du grand public pour les para-athlètes, mais ce rendez-vous à ne pas rater doit surtout s'inscrire dans la durée, préviennent les principaux intéressés.

Pour les fans français des parasports, mais aussi les curieux, les Jeux paralympiques (28 août - 8 septembre) représentent une occasion rêvée : l'intégralité des compétitions sera diffusée par France Télévisions. Le groupe s'est engagé pour un accès gratuit à "300 heures de direct" alors que les Jeux de Londres n'avaient eu droit qu'à 20 heures d'antenne.

Côté presse écrite, le principal quotidien sportif L'Équipe a programmé "huit pages" quotidiennes durant les Paralympiques, contre "quarante en moyenne" pour la compétition olympique. Sur la chaîne télévisée, "une page" dédiée aux Paralympiques sera incluse chaque jour dans les trois principales émissions.

"On a confiance sur le fait que cet évènement exceptionnel va permettre aux Français de montrer leur attachement aux athlètes. On a l'espoir et le sentiment qu'une dynamique va se déployer" assure à l'AFP Roch-Olivier Maistre, président de l'Arcom, l'autorité de régulation de l'audiovisuel.

Lors de l'arrivée de la flamme olympique à Marseille, avant que le rappeur Jul n'allume le chaudron, le relais a été initié par le nageur champion olympique Florent Manaudou puis la sprinteuse championne paralympique Nantenin Keïta. Plusieurs flammes paralympiques parcourront la France, du 25 au 28 août 2024.

Déjà, la proportion de parasport diffusée à la télévision a doublé, passant de 0,7 % de l'offre de sport entre 2001 et 2011 à 1,4 % entre 2015 et 2022, selon l'Institut national de l'audiovisuel. Mais la statistique, pour les six à douze millions de Français en situation de handicap, est loin d'être à la hauteur pour le monde paralympique alors qu'à 100 jours du début des Jeux, un bon nombre des 2,8 millions de tickets mis à la vente pour l'événement n'a pas trouvé preneur.

"Ce qui manque, c'est une grande campagne qui mette une claque au public, comme les Anglais l'ont fait en 2012 pour les Jeux de Londres. Ils n'ont eu de cesse d'en refaire depuis", explique Michaël Jeremiasz, chef de mission de la délégation française des Jeux de Paris 2024.

L'autre grand enjeu est l'héritage médiatique de ces Jeux, avec l'espoir que l'intérêt ne retombe pas sitôt la compétition passée, comme lors des précédentes éditions.

La "régularité de parler du parasport entre les jeux paralympiques" reste encore "une marche à franchir", estime Marie-Amélie Le Fur, présidente du comité paralympique français. Il faut aussi "diversifier la palette des sportifs et des sports" mis en lumière pour ne pas laisser de côté les disciplines qui ne sont pas très associées au sport valide, à l'instar de la boccia ou le goalball selon elle.

Parlons beaucoup et parlons bien

Et au-delà de la quantité, la qualité compte aussi, souligne Michaël Jeremiasz. "Il faut montrer, raconter ce qu'est la performance d'un champion, sans en faire un super-héros. On vient aux Jeux pour voir un spectacle."

La couverture télévisuelle des parasports se consacre encore peu à l'actualité sportive même, comme des annonces de résultats, des résumés en images d'une compétition ou encore des réactions à la suite d'une rencontre, décrit l'Arcom dans une étude de septembre 2023.

Ce sont davantage des portraits de sportifs ou de présentation d'une discipline. "Quand il y a quelque chose de nouveau, il y a une acculturation à faire, pour que les gens découvrent les athlètes", reconnaît Arnaud Assoumani, champion paralympique de saut en longueur en 2008 et qualifié pour Paris. "Mais c'est aussi les conséquences du manque de médiatisation avant", ajoute-t-il.

La couverture est soumise à "un tiraillement" entre "susciter l'intérêt via des parcours de vie hors du commun" et "le souhait que le handicap soit banalisé" dans sa représentation, explique Laurence Pécaut-Rivolier, qui préside le groupe de travail consacré à "la diversité de la société française" de l'Arcom.

La France "a encore un gros travail à faire dans son rapport au handicap" ce qui se répercute "de fait dans son rapport aussi à ses champions paralympiques", abonde Michaël Jeremiasz, quadruple médaillé paralympique en tennis fauteuil.

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