Avant la dernière journée de repos, place à ce qui était sans doute l'étape reine du Tour d'Italie 2024. L'enchaînement Passo del Mortirolo - Passo di Foscagno - montée finale vers Livigno promettait du grand spectacle, à condition que quelqu'un soit assez courageux pour attaquer Tadej Pogacar. Le Slovène pouvait assommer pour de bon le Giro aujourd'hui, mais cela n'empêchait pas de tenter sa chance.
Et le message était bien compris par tous, une première échappée prenant la tangeante, puis une contre-attaque massive qui n'arrivait néanmoins pas à reprendre les fuyards, malgré la présence d'éléments de qualité comme Maximilian Schachmann, Jan Tratnik, Michael Storer ou, pour les Bleus, Ewen Costiou, Enzo Paleni, Lilian Calméjane - à l'avant en début d'étape - ou encore un certain Julian Alaphilippe.
Au sommet du Passo del Mortirolo, la course avait pris une nouvelle tournure. Alors que tout le monde était épuisé par cette ascension légendaire du Giro, c'est un trio 100% italien qui passait en tête au sommet. Christian Scaroni (Astana Qazaqstan Team), Nicola Conci (Alpecin - Deceuninck) et Giulio Pellizzari (VF Group - Bardiani CSF - Faizanè) avaient une trentaine de secondes d'avance sur un groupe de contre réduit, et plus de 4.30 sur un peloton aminci, au sein duquel Pogacar avait néanmoins perdu des unités.
Mais la descente et le début de la vallée étaient fatals au trio de tête, qui était repris pour former un nouveau groupe de 18 coureurs. Jhonatan Narvaez en faisait partie, tout comme Juan Pedro Lopez, Naira Quintana, Michael Storer et Julian Alaphilippe. Les attaques se multipliaient alors dans le groupe de tête, mais au pied du Passo di Foscagno, ils étaient encore 10 avec plus de trois minutes d'avance sur le peloton.
C'est Georg Steinhauser (EF Education - EasyPost) qui réussissait finalement à s'envoler et à semer la concurrence. Nairo Quintana (Movistar) se lançant à sa poursuite, reprenant puis décrochant l'Allemand. Dans le maigre peloton, Tadej Pogacar finissait par bonifier le travail constant de ses coéquipiers toute la journée durant, en plaçant une accélération meurtrière pour semer ses "rivaux" au classement général et fondre sur la tête de course.
Au sommet, Quintana avait moins d'une minute d'avance sur la fusée Pogacar. Ne restait plus que la courte montée vers Livigno pour décider du sort de l'étape. Mais elle était suffisante pour Tadej Pogacar, qui allait exécuter Quintana à 2 km du terme pour aller rafler la victoire. Le voilà avec plus de 6 minutes d'avance sur la concurrence, et à moins d'un incident de course, il sera impossible de le priver de la victoire finale dimanche prochain, tant il est un ton au-dessus de la concurrence.
